dimanche 25 décembre 2011

25 12 11  St Sulpice-sur-Lèze
Les voitures se garent sur le gazon en dégel et se vident de grappes entières de personnages noirs qui s'acheminent à droite vers l'entrée de l'église.
Les cloches, alors, sonnent en désordre.




25 12 11
Les pieds dans le gazon, gelé, la nuit glacée nous suspend, quasiment nu, la tête tournée vers la vision des étoiles.
Alors que les chiens aboient, un peu plus tard, et que le soleil entreprend de réchauffer la température perdue dans la nuit, un arbre soudain perd ses feuilles, à poignées, encore bien vertes, comme si la curieuse première gelée de la nuit en était le déclencheur.

18 12 11 Paris
Des groupes pré-constitués, dans le métro. Une compagnie professionnelle propulsée tous ensemble dans la même rame. Les prolongations qui se jouent, un oubli total du reste environnant. Deux qui commandent ; le reste qui suit. 

26 11 11
On ne croirait pas qu'un instant de la rue, celle de tous les jours, mais entrevue par hasard, au détour du chemin qui conduit aux poubelles, puisse devenir sans raison, le décor d'un espace extraordinaire, au croisement de ses lampadaires, des toutes ces verticales jaunies dans la lumière de la nuit.
Tout cela par le hasard d'une sortie imprévue du cercle rassurant et étroit du foyer et parce que l'on ne soupçonne pas tout ce que "sortir", en temps normal, fait mobiliser en nous de prévoyances inconscientes qui nous préparent et nous anesthésient doucement au choc de la rencontre avec la rue.

23 11 11
Evidemment que si elle ne s'avance pas vers les automobiles, les bourses ne se délieront pas et son bonnet restera vide.
Le type en scooter, lui au moins, sait se faire entendre, à crier ses quatre mots de vocabulaire dans son portable et à couvrir les deux cents décibels du bruit de son moteur. Sa grande gueule lui a épargné de faire la manche.
L'époque est trop délicate, si timide, bien que les crabes et les requins soient de plus en plus visibles.

Les enfant jouent, gris et fluets, dans l'évanescence du soleil bas d'hiver.
Une branche les relie, les jambes fines s'agitent, parfois auréolées de jupes légères comme les plumes d'un champignon "chapeau pointu".
Une plus grande, assise sur son bloc de pierre, soulève un bras et le maintient droit comme pour attraper l'image au travers de l'écran d'une caméra.

jeudi 10 novembre 2011


Accrochage de "La Reine de Saba" octobre 2011


La Reine de Saba   2011   300 X 200 cms


12/10/11
De toutes sortes de manières, ils tournent et elles tournent, des poussives aux cuisses molles et roses, des branchées à la petite foulée élégante ou le gros balourd à la foulée bruyante qui chasse la terre.
Les enfants en rang, à une fréquence plus rare mais pas moins régulière que celle d'un train.
Des groupes portent avec eux la bonne parole de l'entreprise qui les paie ou quelque fois les convoque à une pré-embauche, une formation. Ceux-là, au centre du gazon, avec des costumes neufs endimanchés, fument avec des jeunes femmes soignées comme des hôtesses.




5/10/11
"On va s'aimer..." sort des bouches noires des hauts parleurs. Alors la dame glousse en regardant la petite fille qui tourne au volant de son hélicoptère et "comme un avion sans aile..." reprend la bouche noire supportant notre américain français qui s'essaie à la peinture. "Les grandes nuits blanches...y'a pas d'éclair..." et les voitures passent et suivent les mouvements du manège. Mamie bat la mesure de son pied suspendu au dessus du trottoir.

29/9/11
Les jeux sont dispersés sur toute la surface de la cour. Les mamans, encore jeunes pour beaucoup d'entre elles, sont rangées sur le bord, le derrière appuyé sur deux longues tables ou assises sur des bancs contre le mur derrière les tables.

21/9/11
Elle s'était installée sur une place de stationnement et elle dessinait. Une voiture avait voulu se garer. Alors, s'était-elle maintenue en place, refusant de changer son point de vue afin de terminer son dessin.

Le ballet des taxis qui avancent d'une case à chaque client qui s'enfourne dans le véhicule tête.
Deux écoles : ceux qui éteignent le véhicule entre chaque avancée et qui ont la tête plongée dans un journal ou un Ephone, ou celui qui attend en laissant tourner son moteur diesel.


3/9/11
Une grosse bête lui est agrippée dans le dos. Bleu outremer, assez pâle, une image de broderie sur sa peau blanche, à la surface d'une chair molle.
Le slip porte une ligne bleue à l'emplacement de l'élastique. 
La scène s'encadre des losanges d'une fenêtre entrouverte.

30/8/11
Avant d'entrer, en descendant vers les tunnels, de petits points lumineux scintillent sur les marches. Dans les cabines, l'air devient lourd. Les corps se côtoient, l'énergie, la volonté de fuite contenus sur les visages, circulant à travers les doigts, les deux pouces exécutant leur danse sur le téléphone.

L'histoire vient de l'affiche. La plus talentueuse est détachée du groupe de femmes. Elle entrouvre la bouche et simule un pas sur le côté.
Sur l'affiche qui suit, ce sont les mêmes avec à droite, encore, celle qui veut sortir de l'affiche en ouvrant sa bouche et son pas au public qui sommeille encore.

22/8/11 Le Guilvinec
Probablement autour de 1995, il y avait ces quelques carnets, peut-être même dès la fin 93. Ils étaient rigides avec des feuilles très fines, sous la forme de blocs collés.
A cinq heures du matin, au premier étage de la rue du Tintoret, avait été dessinée la petite télé, tout surpris que j'étais alors qu'on puisse allumer à une telle heure et même exécuter un dessin. De nombreux dessins au crayon noir et aux crayons de couleurs ont été faits sur ces carnets.

A cet instant, ils étaient juste en face, le grand monsieur costaud tout noir, une sorte de trou noir qui évolua dans la lumière saturée de la plage avant de s'engouffrer doucement dans la mer. La femme, dans son apparence de belle-soeur douce mais pas docile, porte un short mou en coton gris et un débardeur plus foncé trahissant la lourdeur ferme de sa poitrine. Un chignon foncé assure le contrepoids.
La bête aquatique ressortira bien plus tard de l'eau plate et lourde, exprimant d'une voix virile les bienfaits de son bain glacé et la capture de nombreux berniques. Il porte un collier très fin, comme Golaud.




21/8/11
La bonne idée, c'était de jeter un seau d'eau sur tonton.
Un des nombreux enfants de la fratrie s'en charge. Il ose, tandis que les autres s'installent à proximité, jouent à s'enterrer, nagent avec la planche de Luc ou mangent nos gâteaux.

20/8/11
Ils s'installent à la longue table et tous les regards se portent à droite vers le grand tableau noir où figurent les préparations de la mer. Ses yeux verts ombrés comme ceux d'un rapace signalent la personnalité de Madame et la nuque de Monsieur nous dit tout sur la nature des rapports du couple en présence des parents.
La petite fille au bout de la table, toute féminine avec ses nattes et tout à fait centrale.

16/8/11
Elle a eu une espèce de crise de larmes, le corps à moitié immergé dans l'eau, tenant d'une main sa planche à voile orange et blanche. La mère est au bord des premières vagues et le patron accoure pour voir et dire que rien n'est grave.
Probablement une crise de nerfs de l'adolescente, à force de tomber, de remonter sa voile, ou bien le matériel qui  n'est pas tout à fait adapté.
Le soleil baisse et rend éblouissante la partie droite de mon champ sur l'eau.
La famille de la jeune femme se resserre, les hommes rentrent de leur propre virée et chacun commente son après-midi. Tout est plié, le groupe une fois rassemblé, prend le chemin de la sortie.

14/8/11 
Ils sont à genoux dans une petite barque rouge et approchent de l'embarcadère  en pagayant.
Le gros monsieur les interpelle fortement, son ventre rebondi calé vers l'avant. Du haut des rochers, il accompagne la venue des arrivants.

10/8/11 Saint Sulpice
Nous avons souhaité nous baigner dans cette espèce de torrent sans pente, large et peu profond. Pourtant, le courant glacé nous a fait franchir plusieurs dizaines de mètres avant que soit atteinte l'autre côté de la rive.
La nuit précédant notre départ de Canich, à l'extrémité de notre voyage en Ecosse, j'ai dû bousculer ma paresse pour marcher jusqu'au pont surplombant le torrent et savoir déjà que ces tentatives de communion sont vaines.
La beauté de la nuit, à notre approche, ne fait que se concevoir et nous échappe au même instant. La dire, la dessiner, tenter une restitution ?

Sous le château de Restinclière, nous recherchons de petits morceaux de céramiques émaillées.

8/8/11
Le grand jeu des oies et quand tout se calme dans la basse cour, de petits balbutiements. Le bec à peine entrouvert.

31/7/11 Font Romeu
Si tu t'allonges sous les sapins, après le pique-nique, alors les branches velues des arbres commenceront à se balancer avec le son du vent et tu entendras des bribes de phrases racontant les abricots et autres mots qui reviennent en des intonations de plaisanteries alternant avec les cris des enfants.
Les branches et les pommes de pins grattent les avant-bras dans l'attente du chatouillis des fourmis : alors tout doit cesser précipitamment. Des décisions rapides doivent être prises avant la piqure.




26/7/11 Montferrier
A l'entrée du domaine de Restinclière, les habituels affichages signalent l'oeuvre d'art éphémère "in situ", les bouts de planches ou de plastique qui vont faire acte pour une poésie fragile. Tous les dialogues possibles viennent en tête pour dire à ces artistes que cette voie est totalement sans issue, déjà rabâchée, soutenue et re-soutenue par les institutions régionales.

22/7/11
Lors des voyages, notre pouvoir de changer l'échelle de notre évolution dans le paysage.
Ne plus être sur l'autoroute, s'arrêter au hasard d'un village. Le dessin d'un point de vue n'est encore rien quand on n'a pas été mettre ses pas dans le lieu représenté.

22/6/11
Avec les courants d'air, les vertiges de la moiteur, un petit sac carré accompagne nos pas, semble nous suivre dans le mouvement continu de notre démarche.
Les lumières métalliques de la ligne 13 avec son environnement bleu. L'outremer des sièges et le timbre métallique du noir au Walkman sur ma droite.

19/6/11
Les deux gaffons conversent, avec un des deux assis, le grisonnant qui ne dit rien et qui subit plutôt les assauts de gestes, les mouvements en moulinets du debout à casquette. Les portes vitrées, à plusieurs endroits renvoient les reflets d'un autre monde, celui aérien de la rue claire, aux alentours, donnant au regard de celui qui note la sensation du cinéaste introduisant dans le récit les artifices d'un flashback.



16/6/11
"Qu'est-ce qu'il fait du bruit ce train. C'est un train du moyen-age !"

La rame a sonné et une voyageuse descend l'escalier du métro en courant. Ceux qui montent pour sortir se retournent an même instant pour voir si la course entreprise a été un succès inespéré.

Le costume de flanelle grise tombe en une masse flânant au détour des angles. Le visage basané taillé à la serpe. D'autres corps aux caractéristiques précisées par une coupe, un sac, un haut, un bas sont débarqués et remplacés par d'autres si différents.

Plongée dans un journal cachant le visage, ignorant le reflet d'une silhouette au nez émergeant d'un rideau lisse et noir ; apparaissent au creux du journal les clichés colorés des titres racoleurs, masquant l'autre visage rose et faisant face.
Le sac, petit objet, se cale entre les pieds suspendus sur des talons de sandales. D'autres mollets ont fait leur entrée, noirs et entachés de pois blancs. Des sandales à petits talons, aux motifs écossés en noir et blanc, en sont la base.

12/6/11 Voyage à Jauche (Belgique)
Plusieurs personnes se sont succédées, certaines plus agées prenant la parole.
Le rythme était lent avec des harmonies fluctuantes qui portaient à la sérénité, voire au sommeil.
Les enfants, plus agités, avaient leur propre cérémonie au sein de la sacristie.




7/6/11
La veste rose bonbon est surmontée d'un chapeau blanc coupé d'un bandeau noir. Les cheveux du garçon sont blonds, sa langue nordique.

25/5/11
La rencontre un peu exceptionnelle dans le métro de telle ou telle personnalité remarquable constitue un petit évènement en soi, une aimantation vers la combinaison singulière de plusieurs éléments. 
Un couple d'Africains en vêtements riches et traditionnels sont imposants au point de ne pas occuper le même carré de sièges. Contrastes dispersés d'aplats de couleurs vives ou d'ébène que la chaleur de leurs voix rassemble.

Le pantalon est noir avec des fentes en travers des genoux, mais en dessous, luisent des genoux habillés d'un deuxième pantalon, celui-là brillant mieux qu'un collant.
A sa gauche, une vieille femme à 'apparence d'une sorcière est plongée dans les nouvelles que sa bouche édentée et ouverte semble épeler en silence.





Le corps entier est parfois une déformation, une dé-construction que le peintre le plus scrupuleux aurait intérêt à confier à des processus quasiment abstraits qui conduiraient dans ce cas à une plus juste représentation.

23/5/11
La présence enfin du petit bouchon indique à l'usager qu'il est bientôt libre d'interrompre l'exercice obligé, même si des résidus de pollution tendraient à laisser penser le contraire.
Mais contre toute apparence, l'attitude recommandé est de faire confiance à la procédure en usage.

16/5/11
Quand elle passe, ses yeux bougent en plusieurs directions, comme envers des auditoires et ses lèvres s'ouvrent comme pour extraire le mot.
Alors, on regarde où peut se trouver le fil blanc ou l'oreillette du téléphone sans fil.
Comme il n'y en a pas, cela confirme l'idée que, depuis quelques mois, cette personne a la tête vraiment en mutation.


Dessins préparatoires pour "Autoprtrait dans le métro"



mardi 17 mai 2011

16/5/11
L'image part de quelques notes prises à la terrasse d'une gelateria sur la place principale de Marostica. Dans les cafés Italiens, les clients défilent rapidement contrairement aux usagers Parisiens. Alors, si l'attente en bordure du marché du mardi doit être longue, il faut l'occuper à noter et noter, tantôt les perspectives chaotiques des sacs et breloques suspendus aux tentes des marchands, tantôt les passants et les clients installés. Les tables, la disposition des verres qui en forment le centre, sont la conséquence directe du soin apporté au service.
Dans mon dos, le versant abrupte de la ville, ses chemins cultivés menant aux remparts.



12/5/11
Un gros oeil traîne par terre, dans les couloirs souterrains du métro. Lisse, en deux dimensions, il occupe la place d'une sorte de puits sans fond, puisqu'on pourrait marcher sur ce fragment d'affiche, l'oeil appartenant à une tête probablement dissimulée sous les plis.
Il s'appelait Capdevielle. On nous a tous assis en cercle autour de ce vieux peintre à l'allure de vieux garçon. Les tableaux qui nous entouraient étaient noirs, verticaux avec une figure blanche en leur centre. Il s'agissait du visage de la mère de l'artiste recommencé autant de fois qu'il y avait de tableaux, de ces sortes de cercueils ouverts plaqués sur les quatre murs et qui nous entouraient. Une trentaine d'étudiants avec deux ou trois adultes évoquaient la mort du parent de l'un d'entre eux, veillés par l'image funèbre de la personne disparue.




5/5/11
Une toute petite femme asiatique aux allures bienveillantes, une sorte de pygmée venue de très loin, curieuse des nouveaux hommes de la moderne civilisation.
Bien noter la peau blanche de la femme dodue tout au bout de la rame. La manière dont son visage et son cou prennent la lumière avec quelques reflets roses (du type de rose un peu rouge du pétale de rose).


3/5/11 
Une femme emmaillotée de voiles pastels de la tête aux pieds comme un gros bonbon rose.


23/4/11 Lusiana
Mon regard bascule vraiment et se perd dans l'abondance des cimes végétales et de toutes les perspectives possibles.





22/4/11
Dans la nature bien tranquille, quelques mouches qui voltigent dans le carré herbeux de mon champs de vision, alors qu'au sol gravitent les soldats rouges par deux. Les sons sans ordre des divers criquets, oisillons et le coucou. Le vent déchiré par par le passage des autos ou des camions, au loin, envoie mon imagination à ce que peuvent être les assauts imprévus de nos avions dans le calme du désert.


19/4/11
Avec le printemps, sur le Monte Corno, le soleil et l'air sont exceptionnellement doux. 
Le passage dans une petite vallée, avec les crocus en fleurs, apparaît au delà d'un monticule sur le court  terrain précédant la voiture. Les éléments se conjuguent pour figurer l'image d'une carte postale, d'un cliché cinématographique.




16/4/11
Les cyclistes sont vêtus de polos bariolés de publicité, des gadgets sophistiqués sur les casques et une grosse fleur au cul pour les protéger de la dureté de la selle.
Pour certains, ils montent seuls à Lusiana, lisent leur journal, tranquilles au bistro et redescendent sans un coup de pédale retrouver leur femme dans la plaine.




Luc est descendu tout en bas du chemin. Sa maman est dans tous ses états. Il n'y a pourtant rien de maléfique près des chèvres. L'endroit porte cependant une mémoire et c'est peut-être ce qui l'inquiète.


15/4/11
"L'Entrecôte". C'était le nom du restaurant à Chateaudun. J'y passais en descendant de Rouen, vers Montpellier. L'entrecôte marchand de vin pesait 400 grammes, poids qui se devait envers le client pour le truculent patron qui proposait le verre d'Armagnac avec le cigare aux habitués.


Paysage  Avril 1981  Papier et plastique colorés  220 x 180cms


28/3/11
Le public du métro se transforme progressivement entre 8h00 et 9h00 du matin ; un plus grand nombre de gens, avec davantage de chargés de missions.





25/3/11
et l'homme au profil de taupe, tout petit, replié sur son journal.

23/3/11
Je crois que j'avais pris le bus vers "Les Collines", depuis la gare de Montpellier et c'était mon premier retour après un an et demi au Burundi. J'ai du parler avec une très jeune femme, bien plus jeune que moi, en tous cas, malgré mes 25 ans...
Un peu plus tard, je marchais sur un chemin partant du pont aux grenouilles, quelques kilomètres après St Martin de Londres. J'y trouvais une retenue d'eau faite pour donner à boire aux moutons.





22/3/11
C'est une des premières fois où nous sommes remontés de Paris à Montpellier en passant par Nevers et la nationale qui fait la jonction avec Clermont. Peut-être que c'était quand, pour la première fois, la fumée était interdite dans les bars et que nous avions fait une pose dans un café, avec Luc, juste après Nevers.
Par la suite, ne trouvant pas de pain puis de lieu satisfaisant pour piqueniquer, nous avons roulé longtemps, trop longtemps, pour finir sur un parking au coeur d'un village. Et Luc s'est mis à pleurer parce qu'il voulait faire du vélo et surtout parce qu'il était crevé de fatigue et surement de faim.
La route et le trajet n'étaient pas les mêmes à cette époque car nous étions attendus.
Nous avons aussi été sur d'ère du Pont de l'ingénieur Effel ou, plus loin encore sur celle du nouveau pont de Millau. Nous sommes montés à pied, Luc et moi, jusqu'à l'observatoire. Dans la côte, des enfants cherchaient des petites souris.




18/3
Une vraie petite fille en bas bleus, très jolie, au teint nordique. Totalement démodée, suçant une sucette ronde en conversant avec sa maman, tantôt en français, tantôt en allemand.

La femme à la petite grossesse triste.
Parfois quelques grosses tantines avec de gros livres sentimentaux.

Elle disait comme à un enfant : "S'il savait que j'ai été avec un autre homme, il serait très malheureux." Et ses formes étaient rondes et souples...d'une des fenêtres de chez Gérard, nous l'avions vue passer en vélo, un dimanche, avec son compagnon. Un des élèves des Beaux-arts nous avait dit en la voyant : " Elle doit être chaude!".
Cette autre avait construit la villa en n'oubliant pas de prévoir un atelier pour l'ami qui lui était revenu. Elle toussait fort déjà et peut-être savait ou ne voulait pas savoir qu'elle risquait de partir. Peut-être, voulait-elle laisser un toit à son compagnon.
Tout au dernier moment, son cancer s'est dévoilé et elle est morte en quinze jours.




La tête, aux dimensions d'un veau, est penchée sur son journal et le corps un peu affalé comme une poire, le ventre calé entre deux jambes puissantes écartées autour du journal.
Alors qu'une jeune femme à la jupe courte ou au short ouvert sur des bas noirs se fraye une place auprès d'une autre, cliqueuse de Ephone, dont le corps tarde à se redresser, à accueillir sa voisine.

Son père et elle sont des médecins allergologues. Ils vivent ensemble, dans un quasi rapprochement de mari et de femme en un univers décalé du monde, complètement occupés par les petite bêtes.

9/3/11
Dans le rêve, elle était à Viry-Chatillon et c'était le soir. Je prenais la route et elle me proposait de rester passer la nuit en garant la voiture sur le parking, derrière.
Dans mes rêves, la route à prendre est souvent une succession de collines dévoilant à chaque sommet la route qui reste à faire. Et le terrain est pourtant tracé et serein comme sur une carte routière.




1/3/11
Il aurait fallu avoir le temps de capter ce jeu de jambes trop rapidement perçu en sortant de la rame, la course étourdie vers le quai du changement.

Il y avait un site archéologique près de Murviel. On y était allé plusieurs fois. Plus loin, près des vignes, des tas de gravas contenaient de vieilles tuiles. Quelques unes ont été dans le coffre et transportées plus tard à Paris pour servir de modèles pour les élèves.

parce qu'elle reviendrait tard, après l'heure du déjeuner, tout à fait pleine de l'épuisement d'un désir traîné tout le matin et qui la rendait maussade. Avec son pull rayé, le ventre plein mais légère et élastique.

Moi, je suis d'accord pour la poubelle à gauche en face de l'évier.

25/2/11 en direction de Paris
Retour du dimanche et l'étonnante ère de "La Mainière" avec le pique-nique tout au bout du parking vide, le vent et le bruit des voitures au loin qui passent.





21/2/11 Mont-de-Marsant
La pluie discontinue, l'humidité baignant tout et l'horizon d'arbres pâles de toute l'eau suspendue.





après le 2/2/11
Tout le contour supérieur de la rame du métro peint en rose-orange et un chauve en face au visage joufflu et légèrement porcin. Cela me fait imaginer une foule debout de chauves avec tous ces sommets joufflus de chair surplombés d'une bande de la même couleur.

26/1/11
Jeux de symétrie que font des sourcils en forme d'oiseau dont le propriétaire est forcément conscient qu'ils organisent une raie centrale au dessus de son front ; ses moustaches sont l'écho rétréci et plus arché de l'ombre serrée qui surplombe ses yeux.
Jeune fille au manteau rouge, aux bas roses très pâles, aux bottes rose-lait fraise en caoutchouc avec petits noeuds en caoutchouc rouge.




Les jambes croisées avec un jean collant élastique, les faisant apparaître comme celles des poupées de chiffon. Visage poupin, lèvres rose-bonbon.

20/1/11
Les sièges sont tous jaune citron. J'ai le privilège d'un d'entre eux, parvenu sur le tard, bien propre et jaune d'or.




Les céramiques bleues des toilettes du centre administratif d'Asnières-sur-Seine rappellent celles des anciens palais du Moyen Orient que l'on peut voir au Louvres, rectangles verticaux lapi-lazuli. Elles s'armonisent avec les glacis bleus des tuyaux fournissant l'eau des urinoirs et jusqu'aux chewing-gums Holliwood écrasés sur les murs.

Les mines fatiguées le soir et les visages pensifs des femmes attardées sur le quai.

18/1/11
L'homme à gauche à peu près du même age que la fille de droite, au premier plan. Ils conversent avec animation. Elle, un peu fade, s'éclaire quand elle sourit. Le garçon ne s'occupe que de son histoire. Je me demande s'ils pourraient s'éveiller l'un pour l'autre, devenir tout d'un coup lumineux.

Je tombe sur un carnet tout petit de 1986. Très peu d'informations, de détails et pourtant assez pour m'envoyer en bloc toutes sortes de sensations sur le contexte de ces séjours à Montpellier. Un passé devenu totalement impossible à renouveler.






De la tenue de certains usagers de métro combinée avec les matières des vêtements, avec la pose ; tout concourant à les transformer en une espèce animale particulière.

17/1/11
me remet en mémoire la "Vénus métrolithique".


 Vénus métrolithique  Huile/toile  100X72cms  1996


14/1/11
Deux rates jumelles que le hasard avait placées côte à côte, de tailles identiques, mais l'une plus massive que l'autre avec un volumineux balcon et une chevelure de Jeanne d'Arc arrangée comme un casque en plastique.

Le type tient un revolver ; c'est énorme, tout noir, l'homme, le flingue. Sur l'arme, figurent des bâtons gravés et barrés tous les quatre bâtons.

12/1/11
J'avais fait le tableau "Skaï" représentant une femme sèche et frigorifique calée en une pose étroite dans le métro.
Nous l'avons en face de nous ce matin, en plus bourgeoise, totalement isolée, sous protection, figée sous les crèmes, cols relevés, manches jusqu'aux doigts et figée comme un insecte prêt à repartir dans des mouvements saccadés.
A elle, succède une autre, perfusée sous Ephone.




7/1/11
En face de nous, un couple âgé, le visage de l'homme, poilu, raide, affichant rancune et à sa droite, le visage d'une résignation plus bienveillante.

5/1/11
Les regards plongés dans les téléphones portables et leurs applications ludiques.
Opéra. La personne qui entre, probablement pleine en sa mémoire de la place de l'opéra avec son monument.
Les petits pouces s'agitent sur la surface fluorescente, les mains émergeant des boursouflures de la doudoune, du noir des vêtements.




3/1/11
Le bonhomme s'excite ferme, cogne les vitres parce que le train avance lentement. Sa voix mâchonne, grogne.
De la satisfaction d'étaler les croûtes de peinture tout près de la palette.
Le temps écrase le temps : je ne sais déjà plus ce qu'était habiter dans la troisième cour du 30.
C'est un marchand de tissus qui parfois attend ses clientes devant la grande porte donnant sur la rue ; des bourgeoises qui enjambent le socle de la porte avec peine comme s'il s'agissait d'un ruisseau.
Les va-et-viens des retraités, lents, douloureux avec le froid.

2/1/11 au parc monceau, comme il y a longtemps
A cet arbre, une femme est enlacée contre un des bourrelets du tronc. Peut-être la même qui était intervenu lorsque, avec Thierry, nous étions passé en donnant quelques coups d'une baguette contre le tronc, il doit bien il y avoir 25 ans.




1/1/11
Aujourd'hui c'est le 1111.
Les voyages s'éteignent en dégradé pour laisser place au silence. Il semble que le quotidien parisien s'oppose toujours à tous les possibles. Mon imagination se ferme : tout redevient ferme et terne.
Mes entrées dans l'atelier sont comme une promesse à chaque fois de liberté : difficile de se tenir à la hauteur des moyens qui me sont alors offerts.


mardi 10 mai 2011

test, ou la Génèse...

- Tu pourrais faire un blog
- Il est pas mal ton appareil. C'est un reflex ?
- Ouais, pour le blog, tu vois, c'est une manière plus vivante de communiquer.  Evidemment, tu as parfois des commentaires impertinents, mais bon...