mercredi 10 janvier 2018

31/12/18
La mémoire de ce qui reste, entre les moments de silences et le retour du bruit, des mouvements.
À l'extérieur, l'immobilité du paysage gelé, surplombé de brouillard.
L'absence totale de contrastes sur les arbres décharnés et l'herbe endormie par les quelques séjours brefs de la neige, alors qu'aux premiers plans quelques chaises et tables précèdent dans leur détachement plus sombre les contrastes plus forts encore du chassis quadrillé des fenêtres.


Linogravure 2019


27/12/18
C'était le voyage d'avant qu'on me pique la moto, le premier vrai, avec la première nuitée très fraiche sous la tente où il fallait enfiler tous les pulls l'un après l'autre et pisser souvent.
Mais ensuite, en Provence, le camping sur un sol trop dur pour les sardines était plus tiède, déserté et uniquement occupé par les derniers résidents qui ne sont pas si souvent des touristes.
On entre ainsi dans le quotidien et une sorte d'intimité de ceux qui gèrent l'établissement.

23 ou 24/12/18
L'alternance du gros "frout-frout", bruit que fait ma tête enveloppée dans son bonnet, enveloppé lui-même dans sa capuche, le tout émergeant des multiples cols. Cette mécanique coulissant, jonglant entre l'axe de mon motif et celui de la feuille de mon carnet.
(Bien noter aussi les "crics-crics" de mon crayon lorsque ma tête redevient immobile au-dessus de mon dessin).

8/11/18
Rare, extraordinaires, la perspective de deux livres penchés et alignés dans la rame du métro. Ils supplantent le geste en forme de quête (voire de communion) des corps rassemblés autour du téléphone mobile.







10/18
La succession de choses et de sons... et le nom des stations entendu sous tous les tons.
Des choses lourdes et rudes, et parfois comme un rêve, une chevelure longue et aussi blonde que le matériau le plus précieux.




10/9/18
Sur le chemin que je prenais pour me rendre dans le sud de la France, vingt ou trente années ont progressivement transformé l'approche du pont qui précède Sully-sur-Loire, le terre-plein aménagé avec rond-point et le banc où s'installer devant le fleuve me séparant du château.
La longue ligne droite parsemée de nouveaux commerces avec d'immenses parkings. Je n'y retrouve plus la réplique de la tour Eiffel qui trônait quelques dizaines d'années plus tôt dans un petit jardin devant la route.
J'ai voulu, chaque fois que je ne voyageais pas seul, faire partager cette courte étape qui signale pour moi le véritable cheminement vers le Sud.

Dans un restaurant de la Chaise-Dieu, les clients seuls sont mis à l'écart dans une minuscule salle où rien quasiment ne s'offre à la vue si ce n'est l'intimité d'un couple dont je perçois presque toute la conversation.
Retour au camping dans la nuit, encore plus désert et silencieux. Bien plus mystérieux et bien moins triste qu'une chambre d'hôtel. La douche dans les sanitaires sombres et déjà froids, seul et nu au milieu de nombreux lavabos avec l'eau un peu froide qui me revigore.

2/2/18
C'est l'âge d'or !
Tu prends ta voiture, tu l'allumes et elle t'emmène où tu veux, sans effort !


Portrait VI  195 x 130 cms  Huile sur toile  2017

1/2/18
Le bras tendu par la fenêtre de la rame, il se penche vers les voyageurs en sens inverse: "Je te transmets la parole !".

8 1 18
Ils avaient dû construire cette immense maison, à Saint Jean-le-Thomas, au début du XXème siècle.
La serre était en contrebas de la propriété. J'y allais dessiner, comme par le devoir d'en faire usage, puisqu'elle disposait de sujets tout préparés, prêts à être représentés, plantes dans des pots, autant de Matisse que je m'appliquais à introduire dans mes carnets.




28 12 17
Le petit déjeuner dans la grande salle du château de Lagardelle.
Les petite tables carrées couvertes de plastique transparent et les modestes bols, thermos...