dimanche 20 mars 2016

11/7/16
Deux trois jours passés à Montpellier et dans le Vaucluse, le grand saut dans le temps devenu plus flagrant tant ces visites dans le sud sont plus courtes et plus rares.
La démonstration du temps qui change est cette fois frappante quand je la vis en contrepoint de la lecture du "temps retrouvé".
Montpellier-centre, sorte d'immense zone piétonne insipide, sauf à lever les yeux et observer la beauté de cette architecture du sud quand les étages supérieurs ne sont pas touchés par les éléments de décor contemporain faisant cohabiter partout le chrome et la pierre.
Toute l'activité des villes se trouve rejetée à la périphérie, les centres restant une coquille vide et triste. Un trop grand silence, lieu d'accueil au petit patin d'une mendicité timide dans un cadre sale et pollué par les festivités nocturnes.

28/5/16
Quelques céramistes, le corps totalement pris par l'appel nu de la terre.
Tandis que le dessinateur méthodique explique longuement le moyen de réaliser son dessin, juste au millimètre près, selon une technique faisant appel à "la distance précise de 10 millimètres existant au creux des lignes de sa main".

13/5/16
Petite sortie matinale.
La singularité des usagers des transports me submerge.

10/5/16
Il est tout petit dans son ciré jaune. Il lève de grands yeux inquiets et légèrement inquiets sur la plantureuse dame noire qui porte de longues tresses. Un fin tissus coloré moule de haut en bas son corps doublement enveloppé.
Sa mère est bien moins autoritaire que sa gardienne. Il ne sait pas trop encore s'il peut déjà commander celle que ses parents paient.

8/5/16
La petite boite tourne entre ses doigts, petit volume allongé et rectangulaire, prolongé de deux bouts de ficelles effilochées.
Un peu plus loin, dans le panneau d'affichage, tournent les tubes vapoteurs à couleurs acidulées.
Avec la chaleur en cette fin de week-end prolongé, l'insouciance s'affiche et même un certain goût du jeu et des accessoires.
Et l'autre sur la grande affiche, avec ses tatouages et sa mélancolie.

28/4/16
L'immense hangar du chantier Hennaff tout en tôle, accolé à la petite maison de ciment, a sa porte coulissante entrouverte, laissant voir la succession de poutres échafaudées en plusieurs étages de mezzanines. 
Le hangar est vide mais nous l'avons souvent vu habité de la grande armature en bois d'un bateau en construction.

La vérité est que les chiens sont emmenés chaque matin aux abords de la plage et que leurs crottes, à 9 heures, y sont encore fraîches. Les maîtres cependant sont aimables, s'arrêtant presque pour vous saluer, pour vous être agréables.

Sur la gauche après, bien après Léchiagat, le rocher faisant face au club de voile émerge à peine d'une mer bleue transparente.
Quelques zones blanchissant légèrement jusqu'à des nuances de jaune de Naples et le reste faisant alterner dans les aléas du clapot le bleu azur du ciel d'horizon avec le blanc des nuages commençant à nous recouvrir.
Derrière moi, totalement recouvert du voile gris faisant écran, le paysage des terres est devenu sans ombre mais encore très contrasté d'humidité. Le vert, le brun rouge et le jaune de Naples dessinent de larges bandes finissant biseautées.
Et au sol, de petites fleurs roses cohabitent avec l'herbe et le sable.
Après, le vent s'est mis à souffler, un peu de pluie est tombée.
Plus tard, depuis le pont de Léchiagat, le ciel et l'eau du pont s'ouvraient sur un horizon bleu, doublé de la même manière que le nuage blanc cru qui s'y trouvait accroché.




Autoportrait rouge III   2015-16   Peinture à l'huile sur toile


14/4/16
Comme dans un ballet, les pinceaux suspendus en coeur au dessus des tables ou chatouillant doucement les tableaux après s'être goulûment gorgés, à la verticale des palettes.




12/4./16
Cela tient au quartier, aussi bien la forme des corps, les détails sur l'usage qu'on en fait que les accessoires divers manipulés pendant la traversée.
Et les roues sifflent alors que parfois une voix s'élève signalant une personne qui ose en interpeler une autre.



Portrait IV   2014-16  Peinture à l'huile sur toile


7 4 16
Olivier le disait, devant la maladresse affectée de mon trait, que je tenais mon crayon comme si je l'avais saisi pour la première fois. Et il avait raison, mon projet étant alors d'imaginer une continuité renaissante, après le vide des répétitions minimalistes.




23 2 16
Nous irons encore sur les routes avant que le goût ne lui passe.
Pour l'instant, le vent souffle fort et les rafales de pluie s'abattent sur la maison et font mieux comprendre les moisissures et l'humidité installées depuis des mois entre les murs.
Le silence prend la place de la radio et donne à nouveau une ouverture pour tous les possibles.
Quelques mois de pluie ont moisi tous les tableaux rendant mieux sensible l'inutilité de tout ça.




Portrait V   2015-16   Peinture à l'huile sur toile



22/2/16
Au dessus du muret, les noms émergent sur fond de marbre.
Le marbre noir, le plus fréquent, et parfois le marbre brun tacheté comme le poil de quelque bête sauvage.




En même temps que la violence des véhicules qui passent, derrière, sur l'autoroute - chacun produit sa musique en fonction de son volume, de ses roues, de sa vitesse - la plate banalité d'un panneau géant contenant " TOTAL " bouchant une bonne partie de la vue, les voitures s'engouffrant dans son fond et en émergeant aussitôt.
Les modules ronds et noirs derrière le volant, la musique douce perçant les sons de l'autoroute dans l'univers protégé de l'habitacle.

2016  Guilvinec  Aquarelles

12/2/16
C'est un hall assez grand couvert de marbre sur le sol ainsi que sur les colonnes et même, par endroits, sur le plafond.
On s'y rend depuis le boulevard Haussmann pour rejoindre le boulevard des Italiens, à quelque cent mètres de l'autre côté.
Les guichets sont au milieu et c'est dans le hall de sortie que nous nous sommes probablement abrités avec la poussette et tout le barda dans l'attente que cesse la pluie (ou bien c'était l'été et nous nous mettions à l'abri de la chaleur ?).
Deux panneaux géants en forme de portes sont là,intégralement couverts de clous, un peu à la façon de deux grands sacs à main.


Portrait XI   Gravure couleur (7 passages ; manière noire et pointe sèche)


19/1/15
Les petites découpes ont été sélectionnées, taillées et pliées avec soin. Les articles portent sur la radicalisation de certains musulmans et les moyens d'y faire face. Sur la mallette en cuir souple portant une médaille "le Tanneur", les deux mains suivent le fil du texte, dépliant s'il le faut le bout de papier ou le retournant et soulignant au stylo bille les passages les plus significatifs.
D'autres fragments de journaux attendent leur tour pour être épluchés.


 Portrait IV Gravure (Manière noire, eau forte et aquatinte)

12/1/15
La route de Saint-le-Thomas en ce Printemps 1991 m'évoque un peu une route en noir et blanc dans l'immédiate après-guerre.
Avec son asphalte rugueux et ses platanes, elle se mange agréablement sous le phare de ma vieille série 4.
Un coup de fil dans la matinée, alors que j'exécutais le portrait d'un jeune cadre DRH de la société, en a décidé ainsi. Je serais reçu à Saint Jean pour quelques jours avec l'espoir d'apaiser les malheurs de la vie parisienne.
Un bistro placé dans un virage à angle droit et dont la terrasse fait face à la grande ligne droite menant au Mont-Saint-Michel fera étape et coupera en deux ce trajet mené d'un train d'enfer.


2016  Guilvinec   Aquarelle