mercredi 12 juin 2013


2/12/13
Elle a dit : "Ce n'est pas moi qui pourrai aller te chercher dans le trou si tu te coinces".
Une sorte de canalisation qui partait sous la roche qui incitait ainsi le passant à se garer et à chercher à savoir où menait la cavité.

27/7/13
Bien se rappeler des plots, chariots ou blocs de bois du chantier, dans le port de Léchiagat.
Ils ont des dimensions variables mais sont tous des volumes simples dispersés sur une sorte de parking entouré de barrières.
Les couches de peintures qui les couvrent le font de manières inachevées et par là bien peintes car la matière n'est pas inutilement étirée sur la surface, le but restant de délester le rouleau ou de vider la cartouche du pistolet.




24/7/13
Les vagues sont fortes et brunes sous un ciel couvert.
Un peu au large, la petite embarcation de Petzi lutte doucement contre la mer. La coque est bleu de Prusse avec une cabine blanche suivie d'un petit auvent, celui qui surmontait le pont rouge et parfaitement plat de l'ours voyageur de mon enfance.


Portrait I   Gravure couleur (7 passages ; manière noire)


Le vieux est arrivé avec sa grande canne. Il a installé ses leurres et a lancé au large.
La vieille s'est fait entendre au bout d'un moment malgré le bruit des vagues. Elle semble râler toute seule dans un coin, sous la dune, mais en y regardant un peu mieux, on voit le petit chien noir.
Elle sort un réflex et tente d'appeler le pêcheur en dirigeant sur lui l'objectif.

23/7/13
Plutôt minuscules, ils sautent dans la bordure blanche des vagues, le plus petit encore en couche culotte.
La mère, bourrelée, vient d'enfiler son maillot sous son tee-shirt et descend, rebondissant dans les irrégularités du sable.
Des cris d'une joie un peu brutale s'échangent, la mère fait gicler de l'eau sur le petit qui rit.
Elle remonte, crachant sur le sable.




14/7/13
Les vagues, si l'on peut dire encore, se lissent et les sons déjà plus doux se raréfient.
Toute une ambiance d'attente alors que le soleil bas chauffe encore et que rien ne contraint à quitter la plage qui depuis longtemps a donné tous les signes de la fermeture.
Rien ne restant à faire dans l'observation des derniers signes des retardataires, finir par admettre ses propres signaux de mélancolie.

8/7/13
Le papi à la barbiche branle son arme sans discontinuer dans la direction d'un jeune garçon métis.
C'est bien loin mais on jurerait qu'il n'y a plus d'eau dans le jouet et que la manoeuvre est depuis longtemps inutile et de toutes façons, le jeune homme en fait autant avec un pistolet plus court et blanc alors que celui du vieux était vert et orangé.

Les couleurs vives, les matériaux nouveaux cohabitent sur la plage avec l'homme et sa peau découverte qui font un retour avec sa nature primitive avec des gestes et des positions au sol le faisant glisser tout contre, tout au long des siècles et des millénaires.

5/7/13
L'homme dans la rue est assis sur le siège roulant alors que dans l'embrasure de la fenêtre émerge le buste de l'autre.
Tous deux sont vieux et discutent longuement, ainsi installés.
Sur le port, en attestent les relents, les poissons depuis longtemps morts...
Les mouettes crient toutes ensemble ; le jour finit et ce n'est pas la nuit, mais pour elles, c'est bien l'heure.




22/6/13
La lumière s'éteint. Simultanément, quelques points lumineux prennent le relais avec une autorité plus présente que la précédente ambiance lumineuse venant de l'ampoule.
Quelques angles de casseroles pendues au mur en sont la source et nous savons instantanément faire peser nos soupçons sur la lune partout invisible sous cet angle. C'est à coup sûr la lumière blanche et puissante de la lune quand elle est pleine et que le ciel est pur.


Autoportrait rouge 2    Huile sur toile   145cms X 116cms   2012/2013

13/6/13
Elle est venue l'extraire de sa boutique.
Alors qu'elle semblait être une des visiteuses qui viennent choisir une pièce de tissus, elle n'est restée que deux ou trois minutes, ce qui pourrait laisser penser qu'il l'expédiait.
Et bien au contraire, ils sont sortis ensemble, semblant très bien se connaître. Tout peut même laisser croire qu'ils sont mari et femme.
Tandis qu'inlassablement les pigeons piquent dans les rainures vertes ou marchent, deux par deux, de leur allure cahotante.

4/5/13
Arrivés à Dieppe probablement en fin de matinée avec le premier projet de voir la mer et les bateaux, ils commencent à s'attabler dans le premier petit restaurant sur le port.
La suite de la journée les fait déambuler de la plage vers les falaises et marcher de rocher en rocher jusqu'à Varencheville. Arrivés là, peut commencer la préoccupation de trouver une chambre pour la nuit et une tentative de retour vers la ville en auto-stop.
Dans l'auto qui les a pris, il est question de les emmener à l'opposé de Dieppe, de les garder à manger et aussi à dormir. Le couple est gentil, trop ouvert au jugé d'un des deux voyageurs.
Pour finir, les chambres d'hôtel seront minuscules et cependant précieuses dans le contexte de ce séjour improvisé.




8/4/13
Autour des petits bonshommes en plastique, l'histoire se met en marche. Ponctuée de déplacements et du choc de quelques boites, elle s'échafaude, se nourrit des évènements survenus entre les doigts du joueur.
Quelque silences signalent des hésitations, des pages blanches au coeur du scénario. Cela repart si ça veut, une fois, deux fois, pour cesser en un instant, au moment où l'enfant sort sans comprendre où en est resté le reste de la maison, faisant valoir ses attentes comme un reproche au monde qu'il ait pu continuer à durer pendant son absence.

4/4/13
Ce n'est pas obligé. Tout faire passer dans le canal public limite à ne faire passer l'écriture que par là où tout peut être dit et entendu.
Il y a bien eu dans mon silence ouvert sur la cour le passage de silhouettes porteuses d'un sourire ou de lèvres d'une certaine façon entrouvertes, figures portées par une démarche parfois saccadée ou autrement plus ronde.

Xausa 2013    Peinture à l'huile sur toile   130cms x 89cms


2/4/13
Peut-être à la genèse de la vocation sommes nous partis vers le Larzac à trois.
Le cahier de dessin était celui d'un débutant, acheté tout prêt, et commencé par de mauvais dessins porteurs des premiers conseils, paysages croqués assez bas, au bord de l'Hérault.
Des pierres positionnées en rond par des hommes des premiers temps nous ont fait circuler en zigzag, autour de leurs emplacements. Elles semblaient l'aboutissement d'une journée de promenade avant la re-descente.

28/3/13
Qu'est-ce que je fais  de celui ou de celle qui n'a pas de relief. Le passant de tous les jours sur qui le regard glisse.


C'était la dernière étape du grand voyage. Et la rencontre des premiers véritables pellerins. Le père et son fils âgé alors de quatorze ans avaient fait voeu d'aller à pied à Saint Jacques si la mère guérissait.
Comme elle avait guéri, ils étaient partis à pied et avaient fait tout le trajet en deux ou trois semaines pour ne pas s'absenter trop longtemps des travaux des champs.

14/3/13
Surement qu'elle piquait un peu dans la caisse elle aussi. Mais son apparence angélique nous incitait plus facilement à ne pas le voir comme pour les autres.
Elle avait pris sans discuter le petit fragment de sarment de vigne offert avec un peu trop de cérémonie.
Mais le temps de descendre vers la rue en ascenseur avait été pour elle celui de la réflexion et la réaction avait été instantanée.
Vu d'en bas, c'était un petit appel venu du balcon et la projection de l'objet jusqu'au sol.

3/2/13
Le nez un peu allongé émergeant de l'encolure, il a définitivement adopté la morphologie d'une taupe pour engager ses yeux mal voyants à l'intérieur de son journal.
Et non pas seulement les yeux, mais la tête toute entière fouille par soubresauts dans la double page.
Par moments, comme par impatience, les lèvres tremblent ou se retroussent légèrement comme sous l'effet de l'attraction qu'exercent les nouvelles.

7/1/13
Lorsqu'ils font plusieurs fois "hou hou" dans le transistor avec la musique derrière, devons nous vraiment les croire ?