mardi 17 mai 2011

16/5/11
L'image part de quelques notes prises à la terrasse d'une gelateria sur la place principale de Marostica. Dans les cafés Italiens, les clients défilent rapidement contrairement aux usagers Parisiens. Alors, si l'attente en bordure du marché du mardi doit être longue, il faut l'occuper à noter et noter, tantôt les perspectives chaotiques des sacs et breloques suspendus aux tentes des marchands, tantôt les passants et les clients installés. Les tables, la disposition des verres qui en forment le centre, sont la conséquence directe du soin apporté au service.
Dans mon dos, le versant abrupte de la ville, ses chemins cultivés menant aux remparts.



12/5/11
Un gros oeil traîne par terre, dans les couloirs souterrains du métro. Lisse, en deux dimensions, il occupe la place d'une sorte de puits sans fond, puisqu'on pourrait marcher sur ce fragment d'affiche, l'oeil appartenant à une tête probablement dissimulée sous les plis.
Il s'appelait Capdevielle. On nous a tous assis en cercle autour de ce vieux peintre à l'allure de vieux garçon. Les tableaux qui nous entouraient étaient noirs, verticaux avec une figure blanche en leur centre. Il s'agissait du visage de la mère de l'artiste recommencé autant de fois qu'il y avait de tableaux, de ces sortes de cercueils ouverts plaqués sur les quatre murs et qui nous entouraient. Une trentaine d'étudiants avec deux ou trois adultes évoquaient la mort du parent de l'un d'entre eux, veillés par l'image funèbre de la personne disparue.




5/5/11
Une toute petite femme asiatique aux allures bienveillantes, une sorte de pygmée venue de très loin, curieuse des nouveaux hommes de la moderne civilisation.
Bien noter la peau blanche de la femme dodue tout au bout de la rame. La manière dont son visage et son cou prennent la lumière avec quelques reflets roses (du type de rose un peu rouge du pétale de rose).


3/5/11 
Une femme emmaillotée de voiles pastels de la tête aux pieds comme un gros bonbon rose.


23/4/11 Lusiana
Mon regard bascule vraiment et se perd dans l'abondance des cimes végétales et de toutes les perspectives possibles.





22/4/11
Dans la nature bien tranquille, quelques mouches qui voltigent dans le carré herbeux de mon champs de vision, alors qu'au sol gravitent les soldats rouges par deux. Les sons sans ordre des divers criquets, oisillons et le coucou. Le vent déchiré par par le passage des autos ou des camions, au loin, envoie mon imagination à ce que peuvent être les assauts imprévus de nos avions dans le calme du désert.


19/4/11
Avec le printemps, sur le Monte Corno, le soleil et l'air sont exceptionnellement doux. 
Le passage dans une petite vallée, avec les crocus en fleurs, apparaît au delà d'un monticule sur le court  terrain précédant la voiture. Les éléments se conjuguent pour figurer l'image d'une carte postale, d'un cliché cinématographique.




16/4/11
Les cyclistes sont vêtus de polos bariolés de publicité, des gadgets sophistiqués sur les casques et une grosse fleur au cul pour les protéger de la dureté de la selle.
Pour certains, ils montent seuls à Lusiana, lisent leur journal, tranquilles au bistro et redescendent sans un coup de pédale retrouver leur femme dans la plaine.




Luc est descendu tout en bas du chemin. Sa maman est dans tous ses états. Il n'y a pourtant rien de maléfique près des chèvres. L'endroit porte cependant une mémoire et c'est peut-être ce qui l'inquiète.


15/4/11
"L'Entrecôte". C'était le nom du restaurant à Chateaudun. J'y passais en descendant de Rouen, vers Montpellier. L'entrecôte marchand de vin pesait 400 grammes, poids qui se devait envers le client pour le truculent patron qui proposait le verre d'Armagnac avec le cigare aux habitués.


Paysage  Avril 1981  Papier et plastique colorés  220 x 180cms


28/3/11
Le public du métro se transforme progressivement entre 8h00 et 9h00 du matin ; un plus grand nombre de gens, avec davantage de chargés de missions.





25/3/11
et l'homme au profil de taupe, tout petit, replié sur son journal.

23/3/11
Je crois que j'avais pris le bus vers "Les Collines", depuis la gare de Montpellier et c'était mon premier retour après un an et demi au Burundi. J'ai du parler avec une très jeune femme, bien plus jeune que moi, en tous cas, malgré mes 25 ans...
Un peu plus tard, je marchais sur un chemin partant du pont aux grenouilles, quelques kilomètres après St Martin de Londres. J'y trouvais une retenue d'eau faite pour donner à boire aux moutons.





22/3/11
C'est une des premières fois où nous sommes remontés de Paris à Montpellier en passant par Nevers et la nationale qui fait la jonction avec Clermont. Peut-être que c'était quand, pour la première fois, la fumée était interdite dans les bars et que nous avions fait une pose dans un café, avec Luc, juste après Nevers.
Par la suite, ne trouvant pas de pain puis de lieu satisfaisant pour piqueniquer, nous avons roulé longtemps, trop longtemps, pour finir sur un parking au coeur d'un village. Et Luc s'est mis à pleurer parce qu'il voulait faire du vélo et surtout parce qu'il était crevé de fatigue et surement de faim.
La route et le trajet n'étaient pas les mêmes à cette époque car nous étions attendus.
Nous avons aussi été sur d'ère du Pont de l'ingénieur Effel ou, plus loin encore sur celle du nouveau pont de Millau. Nous sommes montés à pied, Luc et moi, jusqu'à l'observatoire. Dans la côte, des enfants cherchaient des petites souris.




18/3
Une vraie petite fille en bas bleus, très jolie, au teint nordique. Totalement démodée, suçant une sucette ronde en conversant avec sa maman, tantôt en français, tantôt en allemand.

La femme à la petite grossesse triste.
Parfois quelques grosses tantines avec de gros livres sentimentaux.

Elle disait comme à un enfant : "S'il savait que j'ai été avec un autre homme, il serait très malheureux." Et ses formes étaient rondes et souples...d'une des fenêtres de chez Gérard, nous l'avions vue passer en vélo, un dimanche, avec son compagnon. Un des élèves des Beaux-arts nous avait dit en la voyant : " Elle doit être chaude!".
Cette autre avait construit la villa en n'oubliant pas de prévoir un atelier pour l'ami qui lui était revenu. Elle toussait fort déjà et peut-être savait ou ne voulait pas savoir qu'elle risquait de partir. Peut-être, voulait-elle laisser un toit à son compagnon.
Tout au dernier moment, son cancer s'est dévoilé et elle est morte en quinze jours.




La tête, aux dimensions d'un veau, est penchée sur son journal et le corps un peu affalé comme une poire, le ventre calé entre deux jambes puissantes écartées autour du journal.
Alors qu'une jeune femme à la jupe courte ou au short ouvert sur des bas noirs se fraye une place auprès d'une autre, cliqueuse de Ephone, dont le corps tarde à se redresser, à accueillir sa voisine.

Son père et elle sont des médecins allergologues. Ils vivent ensemble, dans un quasi rapprochement de mari et de femme en un univers décalé du monde, complètement occupés par les petite bêtes.

9/3/11
Dans le rêve, elle était à Viry-Chatillon et c'était le soir. Je prenais la route et elle me proposait de rester passer la nuit en garant la voiture sur le parking, derrière.
Dans mes rêves, la route à prendre est souvent une succession de collines dévoilant à chaque sommet la route qui reste à faire. Et le terrain est pourtant tracé et serein comme sur une carte routière.




1/3/11
Il aurait fallu avoir le temps de capter ce jeu de jambes trop rapidement perçu en sortant de la rame, la course étourdie vers le quai du changement.

Il y avait un site archéologique près de Murviel. On y était allé plusieurs fois. Plus loin, près des vignes, des tas de gravas contenaient de vieilles tuiles. Quelques unes ont été dans le coffre et transportées plus tard à Paris pour servir de modèles pour les élèves.

parce qu'elle reviendrait tard, après l'heure du déjeuner, tout à fait pleine de l'épuisement d'un désir traîné tout le matin et qui la rendait maussade. Avec son pull rayé, le ventre plein mais légère et élastique.

Moi, je suis d'accord pour la poubelle à gauche en face de l'évier.

25/2/11 en direction de Paris
Retour du dimanche et l'étonnante ère de "La Mainière" avec le pique-nique tout au bout du parking vide, le vent et le bruit des voitures au loin qui passent.





21/2/11 Mont-de-Marsant
La pluie discontinue, l'humidité baignant tout et l'horizon d'arbres pâles de toute l'eau suspendue.





après le 2/2/11
Tout le contour supérieur de la rame du métro peint en rose-orange et un chauve en face au visage joufflu et légèrement porcin. Cela me fait imaginer une foule debout de chauves avec tous ces sommets joufflus de chair surplombés d'une bande de la même couleur.

26/1/11
Jeux de symétrie que font des sourcils en forme d'oiseau dont le propriétaire est forcément conscient qu'ils organisent une raie centrale au dessus de son front ; ses moustaches sont l'écho rétréci et plus arché de l'ombre serrée qui surplombe ses yeux.
Jeune fille au manteau rouge, aux bas roses très pâles, aux bottes rose-lait fraise en caoutchouc avec petits noeuds en caoutchouc rouge.




Les jambes croisées avec un jean collant élastique, les faisant apparaître comme celles des poupées de chiffon. Visage poupin, lèvres rose-bonbon.

20/1/11
Les sièges sont tous jaune citron. J'ai le privilège d'un d'entre eux, parvenu sur le tard, bien propre et jaune d'or.




Les céramiques bleues des toilettes du centre administratif d'Asnières-sur-Seine rappellent celles des anciens palais du Moyen Orient que l'on peut voir au Louvres, rectangles verticaux lapi-lazuli. Elles s'armonisent avec les glacis bleus des tuyaux fournissant l'eau des urinoirs et jusqu'aux chewing-gums Holliwood écrasés sur les murs.

Les mines fatiguées le soir et les visages pensifs des femmes attardées sur le quai.

18/1/11
L'homme à gauche à peu près du même age que la fille de droite, au premier plan. Ils conversent avec animation. Elle, un peu fade, s'éclaire quand elle sourit. Le garçon ne s'occupe que de son histoire. Je me demande s'ils pourraient s'éveiller l'un pour l'autre, devenir tout d'un coup lumineux.

Je tombe sur un carnet tout petit de 1986. Très peu d'informations, de détails et pourtant assez pour m'envoyer en bloc toutes sortes de sensations sur le contexte de ces séjours à Montpellier. Un passé devenu totalement impossible à renouveler.






De la tenue de certains usagers de métro combinée avec les matières des vêtements, avec la pose ; tout concourant à les transformer en une espèce animale particulière.

17/1/11
me remet en mémoire la "Vénus métrolithique".


 Vénus métrolithique  Huile/toile  100X72cms  1996


14/1/11
Deux rates jumelles que le hasard avait placées côte à côte, de tailles identiques, mais l'une plus massive que l'autre avec un volumineux balcon et une chevelure de Jeanne d'Arc arrangée comme un casque en plastique.

Le type tient un revolver ; c'est énorme, tout noir, l'homme, le flingue. Sur l'arme, figurent des bâtons gravés et barrés tous les quatre bâtons.

12/1/11
J'avais fait le tableau "Skaï" représentant une femme sèche et frigorifique calée en une pose étroite dans le métro.
Nous l'avons en face de nous ce matin, en plus bourgeoise, totalement isolée, sous protection, figée sous les crèmes, cols relevés, manches jusqu'aux doigts et figée comme un insecte prêt à repartir dans des mouvements saccadés.
A elle, succède une autre, perfusée sous Ephone.




7/1/11
En face de nous, un couple âgé, le visage de l'homme, poilu, raide, affichant rancune et à sa droite, le visage d'une résignation plus bienveillante.

5/1/11
Les regards plongés dans les téléphones portables et leurs applications ludiques.
Opéra. La personne qui entre, probablement pleine en sa mémoire de la place de l'opéra avec son monument.
Les petits pouces s'agitent sur la surface fluorescente, les mains émergeant des boursouflures de la doudoune, du noir des vêtements.




3/1/11
Le bonhomme s'excite ferme, cogne les vitres parce que le train avance lentement. Sa voix mâchonne, grogne.
De la satisfaction d'étaler les croûtes de peinture tout près de la palette.
Le temps écrase le temps : je ne sais déjà plus ce qu'était habiter dans la troisième cour du 30.
C'est un marchand de tissus qui parfois attend ses clientes devant la grande porte donnant sur la rue ; des bourgeoises qui enjambent le socle de la porte avec peine comme s'il s'agissait d'un ruisseau.
Les va-et-viens des retraités, lents, douloureux avec le froid.

2/1/11 au parc monceau, comme il y a longtemps
A cet arbre, une femme est enlacée contre un des bourrelets du tronc. Peut-être la même qui était intervenu lorsque, avec Thierry, nous étions passé en donnant quelques coups d'une baguette contre le tronc, il doit bien il y avoir 25 ans.




1/1/11
Aujourd'hui c'est le 1111.
Les voyages s'éteignent en dégradé pour laisser place au silence. Il semble que le quotidien parisien s'oppose toujours à tous les possibles. Mon imagination se ferme : tout redevient ferme et terne.
Mes entrées dans l'atelier sont comme une promesse à chaque fois de liberté : difficile de se tenir à la hauteur des moyens qui me sont alors offerts.


mardi 10 mai 2011

test, ou la Génèse...

- Tu pourrais faire un blog
- Il est pas mal ton appareil. C'est un reflex ?
- Ouais, pour le blog, tu vois, c'est une manière plus vivante de communiquer.  Evidemment, tu as parfois des commentaires impertinents, mais bon...