lundi 8 octobre 2012

26/12/12
C'est irrésistible ! Il faut avancer et le dos d'âne installé là spécialement n'y fera rien.
La gomme frottera l'asphalte, le sucera jusqu'à l'avaler comme dix millions de ventouses, la calandre s'enfoncera et raclera la bosse déjà couverte d'hématomes mais tout ira de l'avant comme avant.


Autoportrait dans le métro   2012   130cms x 89cms

21/12/12
Toujours tiré à quatre épingles, les longs escaliers du musée du Louvre étaient grimpés à grandes enjambées. Dans un virage elle était apparue faisant une moue d'une heure d'attente, boudeuse comme de s'être brûlée les lèvres sur la petite tasse de métal.

A intervalles réguliers, des bips sonnent. Tout contre le son, transparaît dans l'écran la petite figurine immobile et de facture primitive. Le crâne chauve, dans cette même perspective, enregistre scrupuleusement chacun des objets de la vitrine.

"Il y a des quantités de gaffons qui vont vous renseigner sur la bonne direction à prendre ! Le levant, c'est pas sorcier, le - le - vant".

La barque est creuse dont les personnages prolongent les bords. A l'avant, ses deux jambes entourent la proue, le bassin vantant la métaphore d'un immense pénis. Une farandoles de figurines empruntent plusieurs postures ignorant modestement celle du pilote de ce navire. Deux d'entre elles, sur le côté, ont les corps rapprochés et les bras enlacés.




19/12/12
La cuve avait été totalement vidée et cependant le chariot était resté en stationnement à l'extérieur.
Alors que la nuit était depuis longtemps tombée, avec la pluie en plus, et alors qu'une vitre opaque empêchait de le surveiller avec toutes les commissions qu'il contenait.

15/12/12
Il est toujours là, petit coq sportif, qui assure dans le maniement du ballon rond.

On en a pris l'habitude, un peu frustrés derrière notre poste. Ils sont entre eux et se racontent bien aimablement, comme à la maison. Sauf que des millions de personnes en profitent des petites confidences entre soi. Le public silencieux est invité à partager un moment convivial : l'artiste, sans pudeur, nous confie être "en promo" après l'accouchement de son oeuvre.




13/12/12
J'ai vu l'homme au bonnet à pompon.
Surpris, il a franchi les premières marches des escaliers menant aux combles pour faire tout de suite demi-tour. Et retourner peut-être au coeur des petits cabinets bleus.

7/12/12
Et avec les manches retroussées sur certains dessins et le contraste du pull sombre avec la peau claire non respecté.
Faire attention à tous ces trous qui discréditent le bonhomme ; ne pas coller aux bonnes lois de la logique du corps et de son bien-être. S'attacher, au contraire, à celles de la représentation.
Le Zodiak longe la longue embarcation des rameurs : "Tenez-vous le torse droit ! Portez beau !"

17/10/12
18h00 où les gens bougent, les premiers rendez-vous clôturent les soucis du travail et alors, le baiser bref des amoureux est le signal du nouveau temps, la construction d'autres projets.

Contre toute attente, elles sont tenues en laisse. "Libres comme l'air" pourtant, mais attachées au fil qui les nourrit.




27/9/12
Il est déguisé en tutu comme une petite fille. Ses 100 kilos ont pu tout juste entrer dans les plus grandes tailles de collants roses et de débardeurs pour des dames de grande taille.
Dans le brouhaha du couloir rempli de jeunes enfants accompagnés de leurs mamans, il se fraie une place ou plutôt le vide se fait autour de lui tandis que la dame qui dirige la danse commence l'appel.
Pour chaque enfant appelé, la porte s'entrouvre laissant passer les effluves vineuses d'une musique disco bien martelée.


Autoportrait rouge   2012   81cms x 100cms

26/9/12
En sortes d'irruptions maladives, la pluie déverse par flots tantôt interrompus ses litres d'eau.
Quelques trouées bleues afin de sortir et de constater les mares profondes aux angles des chaussées, quelques camions tranchant avec force gerbes les flaques étendues.

16/9/12
Le meilleur à prendre, ce sont tout de même, ces vaches minuscules, si petites, noyées dans ce défilement de collines, qu'on ne peut même plus imaginer les avoir approchées et en avoir ressenti le poids de viande quand on peut encore les renifler.
Tout près aussi, ils étaient les aficionados, nombreux comme toujours, au point que les amuse-gueule ont manqué.
Le parc, ses arbres tendus vers le ciel, ces belles ouvertures vers les lisières très longuement murées. Le luxe du climat sec, des odeurs d'épines.
Le retour des sensations d'antan portant d'autant plus à la mélancolie que chacun d'entre nous se retrouvait rajouté du temps d'une génération.




9/9/12
Il a le vague souvenir du visage d'un homme, alors même qu'il était trop petit pour pouvoir faire vraiment le point et en avoir une image bien nette.
Et l'apparition de ce père, un an plus tard, semble ne pas s'accorder à celle du premier homme.
Celui-ci pourtant reste et fait un peu tout, comme la mère, est installé à demeure et il faudra vivre avec alors même que le premier visage se sera quasiment échappé de sa mémoire.
Mais dans la fragmentation des instants, une chose aura été dite et redite, à chaque seconde, de l'instant précédent à l'instant suivant.

Sans titre   2012   30cms x 30cms

Probablement un ventilateur qui soulève les chemises et tee-shirts au niveau du nombril. Ses cheveux longs, bruns et fins s'envolent par mèches alors qu'une large bande ventrale dégage une peau claire.
Plus à droite, la petite queue de cheval pendouille d'un chapeau à petits bords, la bohème du 9 septembre 2012.
Alors, il se baisse, ôte le pied de sa grosse chaussure, y introduit un lacet et replace son pied, coinçant ainsi entre le pied et la semelle le lacet qui s'était échappé

Sans titre   2012   20cms x 30cms

8/9/12
Elle est tournée face au stand. C'était, de profil, un corps vert opale avec un visage asiatique.
Et son mari, le prévenant, passe ses doigts sur toutes les places de son dos, inlassablement, pendant les longues minutes que dure l'entretien avec les dames de la chorale. Un long encouragement des doigts et du sourire du monsieur pour que sa femme écoute ses penchants à l'exercice mélodique.

Le petit allait et venait, faisant une courte pose face à mon comptoir, semblant chercher une petite bêtise, des documents renversés, retournant faire une petite tape à sa soeur, revenant dare-dare se cogner vers moi et rebondissant vite fait dans le giron de sa mère qui finit par le prendre.




21/5/12
Dans la mission des pères blancs, au Zaïre, au delà du parc animalier, nous avons pris notre repas, le père et moi, alors que la nuit pénétrait dans la pièce où nous mangions.
Il m'a raconté l'Afrique en remontant jusqu'au temps des colonies. Pour l'occasion, il nous avait ouvert une petite boite de pâté.

11 5 12
Des messages affligeants desservis dans les lieux publics aux usagers, pour ajouter à l'oppression  d'aller tous ensemble, l'humiliation d'avoir à avaler d'avantage de vulgarité.
Notre passivité, notre volonté d'accepter de participer à tout ce qui s'est fait, petit à petit, à coups de concessions.

Xaussa 2012 2     

10 5 12
Le vrai problème, c'est que tu lui dises d'aller au champ au lieu d'aller à l'école. Alors, il pleure parce qu'il ne veut pas faire ce qu'on lui demande. Comme le petit français pleure d'être forcé d'aller à l'école, alors que le must serait d'aller aux champs.
La dame au visage glacial qui aurait pu être beau il y a longtemps a une mèche coupée très court dans la nuque. Une vraie Cruella qui ne donnera jamais les dix euros qu'elle vient de parier et de perdre avec sa copine à qui elle vient de raconter les petits indigènes qu'elle allait rencontrer dans les pays du commerce équitable.




12 2 12 Le Guilvinec
Paysage de mer tout pâle, de gris bleu. Des contrastes forts d'algues isolées comme les cris de Luc épars dans le grondement des vagues.

Avec conscience et portés par la satisfaction d'une nouvelle tâche, les petits carnets de chez QuoVadis se sont vite remplis à la même époque, en 2011, alors que subitement l'année 2012 a sonné une trève. La vie complètement changée et des rituels interrompus suspendent ces nombreux moments creux où l'attente porte à noter. Ou je n'y pense pas, si dans une salle d'attente ... ai-je seulement le carnet sur moi, alors qu'en moto tout n'est que vigilance, concentration, une interdiction totale de toute distraction.
Les pixels, je voulais les abandonner et redonner le pouvoir à des notes aléatoires. Le pouvoir à l'imagination. Mais non! l'étude de la lumière et des retranscriptions en peinture de ce que je trouve sur l'écran reprennent possession de mon temps et s'accordent si bien avec l'organisation du travail que suscite l'étude du violon.

8 2 12
Si tu ne dessines pas, tu peux toujours entrer dans le gouffre de détails qui se logent dans l'intimité rapprochée des espaces publics. Les doigts qui pianotent les Ephones ou le nom des marques dits et répétés jusqu'aux boutons du prêt à porter.

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